Le juste prix pour un coup de fil

Il n'y a pas de service plus global que les télécommunications. Par essence il est possible de téléphoner, envoyer un mél, ou tchatter avec n'importe qui pratiquement n'importe où sur terre.
Et pourtant l'infrastructure de transport est très hétérogène, au travers des pays (des choix des régulateurs) et des opérateurs télécoms. Pour assurer le même service, des technologies très différentes sont utilisées et le coût facturé du service est très variable.
Ainsi l'ADSL est très répandu en Europe, le câble est un succès aux Etats-Unis, mais pas l'ADSL. Le GSM s'est imposé en Europe et en Asie, le CDMA et TDMA couvrent l'Amérique du Nord. Les technologies sont disjointes, il n'y a pas de standard global. Le service est global, mais pas la technologie.

Cette fragmentation de la technologie met en évidence le métier des opérateurs télécoms : ils sont fondamentalement des intégrateurs de briques technologiques, avant d'être des offreurs de service. Leur business model : coûts d'investissement faramineux sur une longue période avant retour sur investissement au travers des services déployés- favorise aussi ce positionnement. C'est ainsi me semble-t-il qu'il faut comprendre leur récente offensive sur le déploiement des fibres optiques, et leur souhait d'obtenir une tarification différenciée pour ce type de support. Un vote à la chambre des représentants US les a conforté en ce sens. Vouloir rééquilibrer les forces entre géants de l'Internet (Y.M.G.) et télécoms pour un plus juste partage de la valeur, pourquoi pas ?

Ce rééquilibrage des revenus ne peut toutefois se justifier qu'en fonction du service final rendu au client. C'est là que le bât blesse. Les progrès technologiques n'amènent pas nécessairement de nouveaux services per se. Ainsi la convergence fixe-mobile n'est pas une fin en soi. Les services qui pourraient être déployés ne sont pas convaincants, l'argumentaire de vente est aujourd'hui réduit à la diminution de la facture, lorsque la borne WiFi familiale prend le relais du BTS GSM. L'augmentation des revenus attendra donc. On peut en dire autant de la video on demand. Ce n'est pas faute de marché pourtant. A quand de véritables "service provider" dans les télécoms ?

Amis des télécoms, je vous salue bien bas.

Alexis.

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