Accro Web

lundi, février 27, 2006

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vendredi, février 17, 2006

Skype vs. IP Multimedia System

Skype est un nom méprisé par les opérateurs télécoms, mais connu et apprécié de millions de consommateurs, parce que Skype mise sur le coût, la simplicité d’usage et même la qualité sonore vis à vis d’autres services de voix sur IP. Avant l’apparition des forfaits voix sur IP à durée illimitée, Skype représentait 90% du volume des communications voix sur IP en Europe. Dans une certaine mesure, comme autrefois les opérateurs de call-back jouaient sur les écarts de tarif entre les différents pays, Skype joue lui aussi sur le déséquilibre entre le tarif de l’accès Internet et le tarif des communications téléphoniques classiques.

Au-delà d’un phénomène de mode, Skype s’inscrit aussi dans une évolution forte des télécoms qui a conduit à déplacer l’intelligence communicante du réseau vers les terminaux. Ainsi Skype a noué des partenariats avec des vendeurs de terminaux. Ce déplacement de l’intelligence du réseau vers les terminaux a également eu lieu lorsque les opérateurs ont basculé de X.25 vers IP, mais s’est arrêté depuis avec l’apparition de nouveaux services. Certes IP est un standard ouvert et public, ce qui n’est pas le cas des protocoles de communication déployés par Skype. De ce point de vue le caractère propriétaire de Skype nuit à la confiance que l’on pourrait lui apporter, notamment en termes sécuritaires. Peut-être Google Talk apportera davantage de réponses de ce point de vue, puisque sur un principe de fonctionnement similaire il repose lui sur un standard ouvert.

A l’inverse IMS prend le contre-pied d’une telle approche en fournissant un standard global, et en restituant d’une certain façon le contrôle des services aux opérateurs télécoms. IMS est dans la lignée des grands modèles unificateurs (TMN,…) dont les télécoms sont si friands, mais qu’ils utilisent surtout comme cadre de réflexion et n’appliquent que peu.
IMS propose un modèle global de services IP à valeur ajoutée (liste de contacts, push to talk, vidéo,…), en associant ces services à un ou des serveurs d’application SIP accessibles par un utilisateur depuis son équipement, agissant comme un client SIP, indépendamment de son mode d’accès (mobile, PDA, poste fixe…). L’utilisateur peut ainsi accéder au service à partir du réseau de son opérateur ou d’un opérateur tiers, l’interopérabilité entre opérateurs est assurée par le standard IMS indépendamment du service. L’adoption par l’ETSI de l’IMS, proposé initialement par le 3GPP, fait espérer également la fourniture du service indépendamment de l’accès, fixe ou cellulaire.

Du point de vue utilisateur, IMS offre une qualité de service différenciée et donc maîtrisée, ce qui est essentiel pour les services multimédia. Du point de vue opérateur, une seule architecture englobe les services IP proposés, au lieu de multiplier les architectures par service. Au delà des gains d’échelle, qui dans le passé ne se sont que rarement concrétisés, les opérateurs peuvent surtout espérer regagner la place qu’ils ont perdue dans la chaîne de valeur ajoutée des services liés à Internet en utilisant comme levier leur situation de force actuelle dans le cellulaire. A l’instar du monde cellulaire, seuls les services Internet multimédia monétisés par les opérateurs pourraient en effet bénéficier d’une qualité de service différenciée. Les autres services (à la Skype) seraient donc de facto défavorisés puisqu’ils ne bénéficieraient que de la qualité de service standard.

Il n’est toutefois pas évident que les opérateurs télécoms soient en mesure d’imposer leur vision. D’une part la qualité de service demandée au service de transport basique Internet est toujours plus élevée : sites e-commerce de plus en plus gourmands par exemple, clients riches à la Web 2.0. Et cette qualité de service peut suffire à déployer les services multimédia du futur. D’autre part le modèle économique de ces services multimédia reste à construire et doit intégrer les coûts de l’infrastructure à mettre en place. Est-ce qu’une telle optimisation du réseau se justifie ?

Plus fondamentalement, pariez-vous sur AT&T, Verizon, Vodaphone et France Telecom ou sur Google, Yahoo et Microsoft comme futurs normalisateurs de services multimedia distribués sur Internet ? Et sur la TV ? Et sur le téléphone mobile ?

Sur ces puissantes réflexions, ami lecteur, je te laisse à tes préoccupations quotidiennes,

Alexis.

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jeudi, février 09, 2006

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mercredi, février 08, 2006

Un choix d’architecture

Les technologies Internet sonnent comme une réponse évidente aux besoins de déploiement rapide et massif de nouveaux services. Dans l’assurance maladie comme ailleurs, l’offre de services ciblant un grand nombre d’utilisateurs trouve dans Internet un media naturel. Sans Internet, il n’est pas possible de déployer un service à grande échelle avec un coût considéré comme raisonnable, et surtout dans un délai acceptable.

L’uniformité apparente d’Internet cache en pratique des différences d’autant plus importantes que les choix d’architecture des services sont structurants pour les utilisateurs eux-mêmes et leur environnement de travail, et ne peuvent donc être remis en cause facilement sans modifier sensiblement cet environnement : installer ou mettre à jour des librairies, des exécutables, modifier des options du navigateur (cas de la gestion des pop-up). Ces choix ne sont pas apparents pour l'utilisateur, mais le choix relatif au modèle d’échange de données entre l’utilisateur final et les serveurs applicatifs me paraît toutefois particulièrement important.

Dans le monde du Web, plusieurs modèles d’échange de données entre client et serveur coexistent et se chevauchent : un modèle orienté « ressources », sans mémoire, à base de sélection d’URL, théorisé sous le nom de « REST », et un modèle orienté « verbes » privilégiant le couplage fonctionnel entre le client et le serveur, type RPC. L’article correspondant de Wikipedia décrit bien les deux philosophies d’échange.

Le modèle REST représente le Web dans son état originel. Comme Monsieur Jourdain, la plupart des sites Web font du REST sans le savoir. Le modèle orienté « verbes » à la sauce RPC, SOAP ou Web Services, est aujourd’hui plus restreint dans son usage mais rencontre un vif succès auprès des DSI et dans le monde informatique en général (cf. Web 2.0). Il soulève toutefois des questions qui ne sont pas toutes résolues dans notre contexte assurance maladie.

Des questions de déploiement tout d’abord. Il semble qu’au delà de l’affichage marketing, faire du Web Services n’est pas si simple pour les éditeurs de progiciel santé. Il faut intégrer sur le poste client une couche technique de gestion du service. Dans le modèle REST la couche technique à implémenter paraît plus limitée. Se pose également la question de la performance et de la fiabilité du service, même si elle n’est probablement que transitoire, liée à la maturité des applications ou des outils utilisés. Les Web Services sont peut être éprouvés dans une liaison serveur à serveur, mais avec des milliers d’utilisateurs simultanés, cela est moins évident. Ce n’est qu’un exemple, mais lorsque je mets à jour mon blog sur la plate-forme Blogger (qui héberge des millions de blog), en utilisant les API Atom, les erreurs en retour sont fréquentes. Personnellement je n’ai jamais eu de problème à afficher la page d’accueil de Yahoo ou Google.

Une question plus technique ensuite. Dans le secteur santé, on est évidemment exigeant sur la confidentialité et la protection des données. Les cartes V i t a l e et C P S sont des éléments d’un système global de sécurité spécifique, conçu pour protéger les données nominatives des assurés sociaux. Or par définition il est difficile d’intégrer un dispositif sécuritaire spécifique dans un standard applicatif comme les Web Services, à moins de n’utiliser qu’une partie du standard.

Dans l’assurance maladie, le modèle « Plain Old XML » sur HTTP sera-t-il préféré aux Web Services ?

Je vous salue bien bas,
Alexis.


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mardi, février 07, 2006

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lundi, février 06, 2006

links for 2006-02-05
  • Un PBX 100% Linux, à installer "chez soi" et avec une liste impressionnante de fonctionnalités. Cette liste de fonctionnalités donne une idée de la multitude de services qui pourraient être fournis aux particuliers.
    (tags: voip)
  • Au contraire de Skype, qui ne publie pas ses spécifications, Google Talk repose sur un standard ouvert, XMPP. XMPP définit un flux (stream) XML entre des points terminaux, gère la présence (client IM) et les flux audio (et vidéo ?).

dimanche, février 05, 2006

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samedi, février 04, 2006

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vendredi, février 03, 2006

Coup de pub

Allez, un petit coup de pub pour un site qui vous étonnera : www.archive.org .
L'objectif est ni plus ni moins que de sauvegarder l'Internet qui passe et trépasse.
On trouve de tout, y compris des vieux films en noir et blanc dont les droits sont expirés.

Le beauf va bientôt sonner à la porte, je vous quitte !
Alexis.

Skype (encore)

Depuis que je suis un client (relativement satisfait) de Free, je n'utilise plus Skype, puisque mes communications téléphoniques sont plus ou moins gratuites, y compris vers l'Allemagne où nous téléphonons régulièrement. Pourtant la qualité des communications Skype me semble meilleure que la voix sur IP de Free (dans mon souvenir, éminement subjectif).

L'image de téléchargements illégaux colle aux technologies peer-to-peer, et les fondateurs de Skype, ex-inventeurs de Kazaa, ont pourtant réussi un pari technologique et marketing difficile : convaincre des millions d'utilisateurs de skyper, y compris sur un modèle payant comme SkypeOut. Il faut dire que le coût est faible (ne dépend que du site appelé et identique dans toute l'Europe et l'Amérique du Nord), la qualité excellente, même si elle décroît avec la durée de communication. Un collègue m'affirme qu'avec la durée un flux IP émis à partir d'une même adresse IP baisse en priorité dans les files des routeurs intermédiaires. Le délai de traitement augmentant provoquerait une baisse de la qualité sonore. Je ne sais pas si cela est vrai.

En tout cas, les communications téléphoniques sur Internet représentent un marché de plus en plus important, y compris dans les TPE qui sont prêtes à sacrifier un peu de qualité téléphonique si elles peuvent économiser sur leur facture. C'est parce que Skype sait passer au travers des pare-feux (en utilisant en ultime recours une connexion TCP sur le port 80, comme un navigateur Internet) qu'il a rencontré autant de succès, au point d'être interdit de séjour à l'Education Nationale.
En googlant, une discussion intéressante sur Skype ici qui compare Skype et les approches voix sur IP traditionnelles qui mettent tant de temps à percer. Egalement un interview d'un des fondateurs de Skype par Libération.

Il n'y a pas de raison bien logique au rachat de Skype par Ebay (sinon que le fondateur de Ebay s'ennuierait, voir le billet de P. Chappaz et les commentaires associés). Je vois tout de même un rapport entre la nature des services Internet apportés par Ebay et par Skype. L'un et l'autre reposent sur l'intérêt d'être unique, d'avoir un grand nombre d'utilisateurs. J'ai plus de chance de vendre la bicyclette de mon grand-père sur Ebay que sur tout autre site d'enchère, en raison du grand nombre d'ebayers, et c'est pourquoi je vendrai sur Ebay à l'exclusion de tout autre site. Dans un réseau P2P, le grand nombre de PC simultanément connectés est une condition nécessaire pour la qualité des échanges de flux.

Comme ingénieur télécom, je trouve le pari de Skype à la fois innovant (même s'il est propriétaire) et très risqué, puisqu'il repose en définitive sur la bonne volonté des utilisateurs finaux à prêter leurs ressources matérielles (bande passante, PC) afin de construire le réseau opérateur virtuel de Skype. Un réseau P2P ne peut exister sans donneurs. D'où peut-être la culture humaniste revendiquée par Skype...

Bon, mon beauf préféré vient chez moi ce week-end, je vais aller l'accueillir de ce pas.
Alexis.

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jeudi, février 02, 2006

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mercredi, février 01, 2006

Accro au Web

Pour ceux qui sont accros au Web depuis une dizaine d'années, l'émergence récente des blogs comme moyen de communication de masse, comme nouvelle moëlle épinière du Web, est une excellente nouvelle.
En effet l'enjeu majeur d'un média de communication, quel qu'en soit le facteur de forme, est avant tout celui de l'attractivité de son contenu. La Palice n'aurait pas dit mieux.

Les racines du Web remontent aux usages anciens d'Internet, aux temps obscurs des listes de diffusion et des groupes de news Usenet. Bref le temps où les marchands ne tenaient pas seuls la plume, mais où des individus constituaient par la seule force de leurs mots un réseau d'échange et de dialogue. Les blogs renouvellent à mon sens cette époque des gourous. Les gourous d'aujourd'hui ne sont plus des informaticiens Unix forcenés, mais des hommes de marketing et de communication, comme notre Loïc national. Il n'y a pas qu'en France d'ailleurs, les blogueurs "reconnus" aux US sont de la même veine, VC ou marketeur.

Qu'importe puisque le Web s'est trouvé une nouvelle vitalité ! Il sera intéressant de voir si les blogs vont continuer d'exister comme moyen d'expression dans le long terme, ou s'ils vont se transformer en autre chose comme cela paraît probable : journaux citoyens par exemple ? La capacité des blogs à se relier entre eux est également un facteur structurel à surveiller. Le reflux des trackbacks (souvent refusés par les plate-formes de gestion de blog) est pour moi un signe négatif, puisqu'il implique une diminution apparente de la connectivité entre les blogs. Selon moi l'intelligence d'un média est sa capacité à tisser des liens (cf. étymologie d'intelligence) entre différentes idées, sensibilités, expressions, comme entre les neurones d'un cerveau. Plus le Web sera tissé, et plus il nous apportera.

Bon, une petite vaisselle m'attend - il y avait des crêpes ce soir.

Alexis.





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